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Expérimenter ISIDOR – une méthode pour analyser l’impact des systèmes d’information sur la démocratie dans les organisations.

Résumé :

ISIDOR est une méthode permettant d’analyser l’impact des systèmes d’information sur la démocratie dans une organisation donnée. Cette méthode a été développée par l’atelier SI2D (https://si2d.hypotheses.org/), et est actuellement testée dans le cadre d’un projet de l’Agence nationale d’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT). La méthode fera, à l’issue de ce projet, l’objet de supports de formation afin d’être proposée à des acteurs du numérique (concepteurs, ESN, étudiants ingénieurs en système d’information…).

La méthode analyse le système d’information d’une organisation (au travers d’un logiciel métier, et de tableaux de bord) ainsi qu’un projet informatique récent, afin de mesurer l’impact de ceux-ci sur des dimensions de la démocratie tels que l’autonomie, la prise de décision, l’existence de débats contradictoires.

L’analyse s’appuie sur un ensemble de documents (documents de gestion de projet, manuels d’utilisation, etc.), sur des interfaces de logiciels métiers et de tableaux de bord et sur une série d’entretiens menés au sein de l’organisation. Ces éléments sont modélisés selon des structures types et permettent le renseignement de grilles d’analyse donnant lieu à des tableaux d’évaluation. L’analyse permet, in fine, de co-construire un référentiel de bonnes pratiques sur mesure pour l’organisation.

La méthode a été expérimentée une première fois aux mois de décembre et janvier et une deuxième expérimentation est en cours. Une troisième expérimentation a été débutée au sein d’un service scolarité d’une université toulousaine afin de recueillir la “matière première” nécessaire : documentation et comptes-rendus d’entretien. Ces éléments n’ont pas encore donné lieu à une analyse :  c’est l’objet de l’atelier que nous proposons cette année à INFORSID.

Nous souhaiterions proposer aux participants à l’atelier une analyse collective des documents et des entretiens, afin de procéder aux modélisations et à la complétion des grilles d’analyse et tableaux d’évaluation. L’objectif est double : d’une part permettre aux participants d’expérimenter la méthode en la pratiquant, sur la base d’un cas réel. D’autre part, avoir des retours de la part des participants nous permettant de faire évoluer la méthode pour l’améliorer.

Mots-clés :

Système d’information, démocratie des organisations, éthique des SI, responsabilité éthique des concepteurs de SI, ingénierie des méthodes 

Adéquation avec les thématiques de recherche en systèmes d'information :

Le nombre d’outils numériques dans les organisations ne cesse de croître (dématérialisation des services aux clients/partenaires, développement des environnements numériques favorisant le travail à distance, etc.). De ce fait, les métiers évoluent et l’organisation du travail se modifie en profondeur. Avec les technologies numériques, de nouvelles problématiques apparaissent : intensification et densification de la charge de travail, adaptation aux outils. Bien que ces technologies soient porteuses de bénéfices, elles sont également considérées comme vecteurs de risques : difficile adaptation aux outils, guidage et contrôle plus étroits, fatigue mentale, connexion permanente…

Le manque de repères sur les liens entre digitalisation et conditions de travail sont criants et sont à l’origine, pour les organisations, de difficultés à se saisir de l'ensemble des enjeux organisationnels et sociaux des transformations numériques. La méthode ISIDOR est un outil méthodologique permettant de structurer l’analyse de l’impact des systèmes d’information sur l’organisation. C’est un premier pas nécessaire pour ouvrir un espace de discussion dans les organisations afin d’améliorer les outils numériques, leurs conditions d’usage et la conduite des projets informatiques.

 

Participants attendus :

Les membres de l’atelier SI2D, chercheurs de disciplines variées (informatique, économie, droit, mathématiques, sociologie), qui ont développé la méthode et l’ont déjà expérimentée seront présents au nombre de 6 pour cadrer et contribuer à l’analyse de cas proposée. Une douzaine de participants du congrès INFORSID sont également attendus, afin de procéder à l’analyse collective. L’atelier est ouvert à tous, et nous souhaiterions la présence de participants experts du domaine de l’ingénierie des méthodes et/ou de l’éthique des systèmes d’information.

L’atelier comptera environ 15 participants au total.

 

Organisation envisagée :

Cet atelier se déroulera sur 2h, de la manière suivante :

  • présentation de la méthode ISIDOR, d’exemples issus des expérimentations et des principales difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre de la méthode (30 mn)

  • Travail en sous-groupes sur des propositions de pistes d’amélioration pour la méthode, en regard des difficultés évoquées (1h)

  • Mise en commun et construction collective de propositions d’améliorations de la méthode (30mn)

 

Les porteurs :

L’atelier proposé à INFORSID est porté par trois chercheuses membres de l’atelier SI2D : Maryse Salles, Raphaëlle Bour et Nathalie Vallès-Parlangeau

Maryse Salles

Maryse Salles est maître de conférences émérite en Informatique à l’université Toulouse 1 Capitole. Elle est la co-fondatrice de l’atelier « systèmes d’information et de décision et démocratie ». Ses recherches portent sur l’éthique informatique, et plus particulièrement sur l’impact des systèmes d’information sur la démocratie des organisations.

 

Raphaëlle Bour

Raphaëlle Bour est docteure en Informatique et enseignante chercheuse à l’Université Toulouse 1 Capitole. Elle est la co-fondatrice de l’atelier « systèmes d’information et de décision et démocratie ». Elle mène en parallèle une activité de conseil en systèmes d’information. Ses recherches portent sur l’éthique dans la conception de systèmes d’information.

Nathalie Vallès-Parlangeau

Nathalie Vallès-Parlangeau est maître de conférences émérite en Informatique à l’IUT de Bayonne et du Pays-Basque (UPPA). Elle suit et soutient les travaux du groupe de l’atelier « systèmes d’information et de décision et démocratie » depuis ses débuts. Ses recherches portent sur les systèmes d’information, le management de données et le green.

 

 

 
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